© DR
On savait Franky Zapata champion du monde et d’Europe de jet-ski (11 médailles d’or), on le découvre entrepreneur d’envergure. L’homme volant du défilé du 14 juillet 2019, adoubé par le président Macron pour l’invention et le développement de son Flyboard Air, était le premier homme à effectuer la traversée de la Manche avec son jetpack le mois suivant.
À VivaTech, le salon des innovations technologiques qui se tient à la porte de Versailles, il inaugure ce mercredi 14 juin une nouvelle machine volante : l’AirScooter. Un aéronef pour une personne, à décollage et atterrissage vertical (VTOL), unique en son genre sur le marché.
© Fournis par Le Point
L’AirScooter permet de voler à une vitesse de 100 km/h, à 3 000 à 4 000 mètres d’altitude avec une autonomie de deux heures. Une prouesse technologique qui prend la concurrence à revers. Après le succès commercial de sa première machine, le FlyBoard à eau (un jetpack relié à un tuyau qui permet de « voler » au-dessus de l’eau par propulsion d’eau), le succès médiatique de la version aérienne, le FlyBoard Air, est venu confirmer le rêve de Franky Zapata. Celui d’« inventer une machine volante accessible à tous, qui permette de goûter aux joies du vol, et peut-être un jour de devenir un outil de mobilité », nous annonce le sportif devenu inventeur, désormais à la tête d’une entreprise de trente personnes. Zapata a tiré les leçons de ses précédentes inventions et rectifie le tir.
À LIRE AUSSIFranky Zapata dévoile quelques secrets de sa future voiture volanteLe jetpack était complexe à piloter, révélait un facteur de risque important et une empreinte écologique colossale. Avec l’AirScooter, il optimise la pilotabilité grâce à une prise en main facile et quasi immédiate (moins de trente minutes), même à ceux qui n’ont aucune connaissance aéronautique. Pour ce faire, il s’appuie sur un contrôleur de vol (développé à bord du JetRacer, un prototype d’aéronef testé l’an passé). C’est-à-dire un système de pilotage semi-automatique qui combine un ordinateur de bord à des instructions données, de façon à voler en toute sécurité.
© Fournis par Le Point
L’empreinte carbone, « objectif numéro un »
Mais surtout, il a fallu trouver un équilibre entre le développement technologique et l’écologie. La propulsion hybride de l’AirScooter associe quatre moteurs thermiques et huit électriques, ce qui permet une autonomie de vol inédite. « Le 100 % électrique ne permet que des vols de cinq à sept minutes suivis par des heures de recharge », précise Zapata.
« L’empreinte carbone était l’objectif numéro un et on a essayé de faire se rejoindre le meilleur des deux mondes, avec une consommation de carburant quasiment soixante-dix fois moindre qu’avec nos précédents réacteurs, et à poussée égale. On s’approche aujourd’hui de ce que la meilleure des automobiles du moment consommerait pour un trajet égal en ligne droite », poursuit-il.
À LIRE AUSSISalon du Bourget 2023 : ce qu’il ne faudra pas raterPour voler, un VTOL doit créer une puissance relative au poids qu’il porte et l’enjeu consiste à résoudre une équation : comment faire voler un humain avec le moins d’énergie possible ? Le choix d’un moteur à propulsion hybride permet de limiter le poids de l’appareil. Opter pour le 100 % électrique, c’était, comme ses concurrents, démultiplier son poids (et donc sa consommation en énergie qui réduit le temps de vol). Opter pour l’hydrogène, c’était embarquer 150 kilos supplémentaires en réservoirs pressurisés, pour atteindre le rendement de 20 litres d’essence.
Poids plume
Or, le gain de poids est un enjeu majeur. À double titre. Le poids, on l’a dit, permet d’optimiser le temps de vol (le poids du passager de l’AirScooter se trouve de fait limité), et importe pour entrer dans le cadre de la législation américaine. Celle-ci autorise le pilotage sans brevet des engins de moins de 115 kilos, et dispense d’un certain nombre de critères de certification. À l’inverse, la réglementation européenne de l’AESA ignore encore la catégorie des ultralight récréatifs. Ainsi, en Europe, pour un VTOL comme pour un avion de ligne type Airbus ou Boeing, il faut prouver que les moteurs résistent aux volatiles. « Ce qui veut dire qu’il faudrait que nous lancions des poulets sur nos turbo-réacteurs? qui n’ont même pas la taille du poulet. » Alors que, avec son poids plume (110 kg), l’AirScooter est dispensé de volaille aux États-Unis?
© Fournis par Le Point
Stratégie
C’est donc outre-Atlantique que, à partir de 2024, seront opérés les premiers vols « récréatifs » commerciaux de l’AirScooter. La production sera française (dans l’usine de Châteauneuf-les-Martigues, non loin de Marseille, d’où est originaire Franky Zapata), avec jusqu’à 1 000 unités par an, mais c’est à Lake Havasu City, en Arizona (où Zapata a lié des amitiés à force de championnats), que sera inauguré le premier « flight center ». Ce qui n’est qu’une première étape. À ce site inaugural de vols récréatifs, Zapata compte en ajouter d’autres, de façon à rentabiliser l’entreprise à moyen terme.
À plus long terme, la stratégie consiste à « multiplier les heures de vols et se tenir prêt lorsque la législation européenne aura évolué, plutôt que d’attendre sans rien faire l’autorisation de survoler Paris en? 2030 ! » ironise cet Icare. « L’objectif lointain, c’est bien de faire voler les humains entre leur domicile et leur lieu de travail, par exemple, et d’avoir une empreinte carbone minimale. Le problème, c’est que c’est un parcours du combattant qui pourrait prendre entre dix et cent ans. »
En attendant que le rêve de la mobilité urbaine aérienne prenne son envol législatif, Franky Zapata place ses pions au sol. En septembre, il sera à bord d’un AirScooter pour survoler la légendaire Route 66.
Pour vous tenir au fait, cet article à propos du thème « L’amérique Route 66 e bien plus », vous est fourni par stations66.com. Le but de stations66.com est de parler de L’amérique Route 66 e bien plus dans la transparence la plus absolue en vous procurant la connaissance de tout ce qui est en lien avec ce thème sur la toile La chronique se veut générée de la manière la plus complète que possible. Pour toute remarque sur ce sujet concernant le sujet « L’amérique Route 66 e bien plus » merci de contacter les contacts indiqués sur notre site internet. Il y a de prévu de multiples articles autour du sujet « L’amérique Route 66 e bien plus » prochainement, nous vous invitons à consulter notre site web à plusieurs reprises.