Cela tient la route… 66  nous confie un gars plein de clichés, de vérités et d’humour à l’écoute de ce qui se joue sur la scène de la grande salle du Chabada, mardi 14 novembre. Une route que l’on pourrait emprunter à bord d’une DeLorean pour un retour vers le futur musical tant le son distillé par Nick Waterhouse et ses amis tient à la fois d’un patrimoine américain bien ancré dans le temps et d’une intemporalité universelle. On a toujours rêvé de voir en concert un autre crooner lui aussi d’origine californienne, Chris Isaak (qui êtes-vous pour nous juger ?), et Nick Waterhouse, producteur, guitariste et chanteur de son état nous permet d’en avoir un petit goût.

Une ballade parfois très ballade

Direction donc l’Amérique des années cinquante et soixante, son rhythm’n’blues et ses dérivés pour une ballade parfois très ballade, parfois groovy, très à l’os ou très en chair. Entouré d’un contrebassiste, d’un batteur et d’un guitariste (Will Worden) qui assuraient tous les trois une première partie divinement country, et d’un claviériste, Nick Waterhouse déclinait entre autres les morceaux de son sixième album sorti cette année, « The Fooler ». Un disque en forme d’au revoir (adieu ?) à sa ville San Francisco :  Beaucoup d’histoires dans le disque proviennent de ce sentiment de plasticité. Qu’est-ce que la mémoire ? Qu’est-ce que le temps ? À quoi ressemble l’amour entre deux êtres humains dans cette ville imaginaire ? C’est cubiste (propos recueillis par Guillaume Schnee – fip, NDLR). 

On ne sait si parmi les quatre cents personnes présentes (à l’arrivée sur le parking, on aurait parié le double et il serait pertinent de faire une étude mettant en miroir public et mode de transport), d’aucuns ont trouvé cela passéiste. Nous, aucunement, Nick Waterhouse parvenant à s’emparer d’une culture passée pour en faire un geste à la fois respectueux et singulier. En ces temps d’overdose électro-chanson-pop et rap, ce temps suspendu nous a beaucoup plu.

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