Rarement l’espace Mistral n’aura aussi bien porté bien son nom qu’en cette soirée du 5 août. Un vent souffle en continu sur cette esplanade de l’Estaque où se rassemble le public courageux, venu assister à la 6^e étape de la tournée d’été de La Marseillaise. « À Marseille, on craint dégun, et sûrement pas le vent » lance au micro Nadia Boulainseur, maire (DVG) des 15-16^e arrondissement, debout sur la scène, pour lancer la soirée.

L’ambiance est conviviale et chaleureuse alors que la première artiste, la chanteuse des Pennes-Mirabeau Malory, s’avance sur scène pour présenter les morceaux de son nouvel album J’ai rendez-vous. Elle chante l’amour sur des rythmes qui replonge le public dans les grandes heures de la variété française. Elle est suivie par le groupe de reprise Sweet Wine. Avec un répertoire rock’n’roll et blues varié, le groupe offre un retour aux années hippie. L’imposante voix du chanteur transporte le spectateur sur la route 66, Creedance Clearwater Revival à fond dans la radio.

Pour l’ambiance, la tournée d’été de La Marseillaise peut compter sur la bonhomie de Laurent Menel, l’animateur star de France Bleu Provence, radio partenaire. Ce dernier assure le show pendant les changements de plateau, avec un blindtest et la distribution de cadeaux, tandis que les enfants courent sur l’esplanade. Un public moins nombreux que lors de la 5^e étape. La localisation excentrée de l’Estaque attire moins de monde à la nuit tombée et le public est principalement composé d’habitants du quartier. « Pour nous c’est important de respecter une certaine équité dans des espaces qui en manquent tant » rappelle Nadia Boulainseur. Des jeunes des quartiers nord sont descendus observer le spectacle.

Au loin, la côte bleue a disparu dans l’obscurité nocturne alors que s’avance sur la scène Érick Baert, tête d’affiche de la soirée.

On l’appelle l’Ovni : organe vocal non identifié. Il fait son entrée sur de l’opéra pour immédiatement passer à AC/DC. Pendant l’intégralité du show, il s’amuse à passer d’un artiste à l’autre, interprétant plus de 10 voix sur la chanson Les Mots Bleus de Christophe. L’homme aux 140 imitations propose un spectacle à mi-chemin entre le concert et le one man show. Les yeux fermés, le public pourrait croire que c’est bien Joey Starr sur scène, chantant Colas mon petit frère, « Fais dodo, t’auras un bédo ». Pas de jaloux, Orelsan, Vianney ou Christophe Mae en prendront aussi pour leur grade. Erik Baer, jongle de style en style, passant de l’humour burlesque à une interprétation poignante du ténor italien Pavarotti. Le public, timide pour les premiers concerts s’approche de la scène et la communion commence. Une soirée festive qui se conclue dans une ambiance électrique avec le DJ Herbie Lite. Le Marseillais, adepte des ambiances house, clôture le bal avec un set varié et dansant. De quoi ravir les habitants de l’Estaque. Prochaine étape, samedi 12 août dans les 2-3.