America first
Avec son personnage principal de détective privé désabusé, embarqué à contrecœur dans une affaire ténébreuse, L’Autre Laurens marche allègrement dans les pas du film noir. Exploitant la figure classique du double avec le jumeau du héros, il déploie une enquête peuplée de spécimens louches (la femme fatale, les bikers) tout en instaurant entre Gabriel et sa nièce Jade une dynamique paternaliste conflictuelle.
C’est en réalité tout un pan de cinéma américain auquel le réalisateur rend hommage, piochant également dans le road trip et le western, tout en multipliant les clins d’œil à la culture outre-Atlantique (11 septembre, Grand Canyon…). Ce n’est sans doute pas par hasard si « l’américaine » sont les premiers mots prononcés du film : cette profusion référentielle constitue une porte d’accès claire au long-métrage.
Route 66 ou numéro des Pyrénées-Orientales ?
Profondément imprégné du cinéma de genre, L’Autre Laurens bénéficie de surcroît d’un écrin susceptible de le magnifier, tant sa photographie de belle facture témoigne d’une attention particulière. Son éclat transparaît particulièrement dans les scènes de nuit, qui font toutes l’objet de jeux de lumière et de contrastes remarquables, sublimés par des compositions soignées. Loin de se laisser corseter par son riche passé théâtral, Schmitz témoigne d’un puissant appétit cinématographique.
L’enfer, c’est L’Autre Laurens
Brigitte Bardot reborn
Le réalisateur revendique le grand écart entre les deux pans de sa culture ciné, entre Chuck Norris et Ingmar Bergman. Il dynamite la formule classique du polar par son goût pour l’hybridation, déjà à l’œuvre dans son Lucie perd son cheval à mi-chemin du portrait de femme et de la réflexion sur le métier d’acteur. Il ose les ruptures de ton à la limite du collage d’œuvres différentes, avec notamment ce duo de flic grotesque dont la gestuelle outrée pourrait pasticher un interprète en langue des signes.
Cet attrait pour le mélange constitue sa richesse bien que le choix de certaines séquences puisse se révéler parfois déconcertant. On passe d’un récit de guerre pendant un dîner sur fond de racisme larvé à un conte interminable à la portée édificatrice douteuse : la narration n’hésite pas à surprendre en suivant sa logique propre.
Quand la PJ de Perpignan fait office de FBI
Les performances de ses deux principaux interprètes sont toutefois les garants de son homogénéité. Plus habitué au second plan qu’au premier, Olivier Rabourdin (Des hommes et des dieux, Eastern Boys) appuie de sa trogne fatiguée la trajectoire d’un pauvre type égaré au pays des regrets.
C’est pourtant bien sa partenaire qui, toute novice qu’elle soit, bouffe l’écran de son aura magnétique. Par sa moue sensuelle, ses jeux de regard et son épaisse chevelure blonde, Louise Leroy n’est pas sans rappeler la jeunesse d’une certaine Brigitte Bardot. Pivot du film, leur échange à cœur ouvert, dévastateur, dégage une puissance folle en pourfendant les faux-semblants du passé, ceux derrière lesquels on aime se réfugier pour justifier la personne que l’on devient.
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